De la peinture blanche en pot pour le remplissage, une bombe noire pour le contour. Il n’en faut pas plus à Boris Tellegen pour se constituer une collection de graffs en constante évolution sur les trains de frets hollandais.
Issu de la première génération du graffiti hollandais, Delta peint depuis le début des années 80, rien que ça. Innovant dans le domaine de la 3D, il teste ses lettrages durant les années 90 sur le métro d’Amsterdam tout en peignant de nombreux murs.
J’ai commencé à écrire mon alias en 1983, j’avais quatorze ans. Comparé à certains quartiers de New York, Amsterdam était beaucoup plus anarchique. Il y avait tant de choses qui se passaient. Des maisons squattées, il y avait de la drogue dans la rue. Il y avait déjà une énorme scène avec les punks et les skinheads et d’autres personnes qui graffaient. Toute la ville était littéralement couverte de tags. Personne ne s’en souciait.
Ingénieur de formation, il élargit sa pratique du graffiti à l’architecture, au design et à la sculpture en réalisant des pochettes de disques pour le label Ninja Tune ou en collaborant avec Sony. Artiste reconnu, Boris Tellegen multiplie les expositions en galeries mais n’abandonne pas pour autant sa première passion.
Je pense que j’ai bouclé la boucle, je n’ai plus besoin de me battre contre les étiquettes parce que j’ai quarante-sept ans et que c’est ridicule de faire du graffiti à mon âge. Je peux donc en refaire à nouveau mais d’une manière différente de l’époque ou j’étais un graffeur. Je n’ai plus à combattre cet enfermement.
Retour à la base donc. Du blanc et du noir pour une série de métamorphoses.