Jakarta, Bandung, Yogyakarta… L’Indonésie, un des pays les plus peuplés du monde, reste une destination plutôt inhabituelle pour peindre. Après la Thaïlande, Gooz récidive et se perd dans les rues et les voies ferrées de cette zone méconnue de l’Asie du Sud-Est.
J’ai eu l’occasion de partir pendant quelques semaines, je me suis donc pris un billet d’avion pour l’Indonésie. Étant déjà allé à Bali, je n’avais pas envie d’y retourner. A la place j’ai décidé de me rendre à Djakarta et de prendre le train pour aller dans des villes plus petites qui avaient l’air bien pour peindre.
Difficile de décrire Djakarta sans s’y être déjà rendu, c’est une ville énorme dans laquelle c’est assez compliqué de circuler, surtout en tant qu’étranger. Il y fait chaud, lourd, c’est sale et il y règne un chaos absolu avec des embouteillages comme je n’ai jamais vu ailleurs. Il suffit de prendre le train et de regarder par la fenêtre les bidonvilles et les gens qui vivent le long des voies, une expérience inoubliable qui permet d’appréhender la vie d’une autre manière. Il est impossible de s’y ennuyer tellement il y a d’endroits à explorer.
Je n’étais sur place que pour quelques jours, je me suis donc rendu dans le magasin de bombes local, plus facile à dire qu’à faire… J’ai marché quelques heures dans les rues sous le regard intrigué des locaux, avant de prendre un taxi qui a accidentellement oublié d’allumer son GPS…
Au cours de la journée, j’ai reçu un message d’un graffeur local du crew WALS. Ayant vu ma pièce, il savait que j’étais en ville. Sur le point de partir, je n’ai pas eu le temps de le rencontrer mais il m’a filé les contacts de ses potes à Bandung, mon étape suivante.
Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre à Bandung, mais quand je suis descendu du train l’atmosphère semblait plus détendue et je sentais que ça allait être un super séjour. Après avoir rencontré quelques gars du crew JMK, on s’est mis d’accord pour peindre cette nuit-là.
Quand on peint en Australie ou ailleurs, on n’a pas vraiment envie de se faire remarquer ni de se faire balancer. Quel choc en arrivant sur le spot sur lequel on était censé peindre, une rue passante avec des plein de gens partout.
Ils m’ont assuré que c’était cool et que la police ne se souciait pas du graffiti, je n’en suis toujours pas vraiment sûr. Inquiet, je me suis mis à peindre devant une foule qui se rassemblait derrière nous pour prendre des photos.
La majorité de la population indonésienne est musulmane, une mosquée énorme domine la ligne d’horizon dans le centre de Bandung. Plusieurs fois par jour, on entend dans toute la ville l’appel à la prière.
J’avais réservé un hôtel qui me semblait correct, mais à mon arrivée j’ai constaté qu’il était en fait assez vieux et défraîchi, le lit était plein de puces et quelqu’un avait forcé la fenêtre pour pouvoir fumer, impossible de la fermer correctement. Ce qui fait que j’entendais absolument tout le bruit venant des rues particulièrement animées.
J’ai consacré les jours suivants à visiter la ville. Je me suis promené dans la célèbre rue Braga pour manger plein de plats différents et boire des bières. La nuit, je suis allé peindre le long des voies ferrées. Étape suivante : Yogyakarta.
En arrivant à Yogyakarta, j’ai tout de suite remarqué l’ambiance détendue, des gens sympas et des graffs absolument partout. J’étais vraiment au bon endroit. J’ai réussi à contacter Rune & Minas, un couple local qui gère l’un des magasins de graffiti dans la ville. On a fait quelques pièces rapides avant de peindre la nuit suivante.
Il n’y a pas de séjour en Indonésie réussi sans être malade ou intoxiqué par la nourriture. Je me suis retrouvé avec une fièvre sortie de nulle part. Alors qu’il faisait extrêmement chaud et lourd, je frissonnais, j’avais froid.
Comme je n’étais là que pour quelques nuits, je ne voulais pas manquer une occasion de peindre. J’ai fait une pièce en pilote automatique. J’ai passé quelques jours bien malade, mais heureusement les pharmacies locales vendent n’importe quoi sans prescription. J’ai donc pu me rétablir assez vite.
En cherchant un endroit où dormir, j’ai trouvé un hôtel qui avait l’air super avec une vue imprenable sur les voies. Parfait pour regarder les trains passer. Sauf qu’au passage à niveau situé en bas de mon hôtel, les conducteurs klaxonnaient systématiquement, quelque soit l’heure du jour ou de la nuit. Ajouté à l’appel à la prière, impossible de dormir.
J’avais aussi envie de faire un peu de tourisme classique, j’ai donc fait un court trajet en voiture à l’extérieur de Yogyakarta pour me rendre à Borobudur, le plus grand temple bouddhiste du monde. Avec un chauffeur particulier, je me suis rendu sur place pour assister au lever du soleil et prendre quelques photos. C’est un endroit assez incroyable que je recommande d’aller voir si jamais vous êtes dans le coin.
Un grand merci aux JMK, aux WALS et à Rune & Minas qui ont pris le temps de peindre et de me guider dans leurs villes. Peace.