Nike, Apple, Lacoste… Impossible de passer à côté des campagnes publicitaires des grandes marques qui rivalisent d’inventivité pour imposer leur identité/pollution visuelle. Une compétition acharnée à laquelle Mygalo participe en ajoutant sa touche perso aux logos les plus connus, dans les rues de Paris et de sa banlieue.
Rencontre avec l’adepte du co-branding sauvage, histoire d’en savoir plus.
D’où te vient cette idée ?
J’ai découvert le graffiti avec l’écriture et le dessin dans les parties communes des immeubles de mon quartier. C’est là qu’on traînait. Les copains dessinaient des Son Gokus hyper musclés, des trucs gangsta, des fusils à pompe à la flamme du briquet sur les plafonds. Et bien sûr, des virgules Nike, beaucoup de virgules Nike. Il y avait déjà une forme de compétition à celui qui ferait la plus official.
Aujourd’hui, l’ère du numérique précipite les marques dans une course à l’image, la volonté de créer du contenu prime sur la qualité du contenu lui-même. Les outils et les techniques utilisés par les marques pour communiquer disent beaucoup du contexte social et psychologique dans lequel se trouve notre société.
L’industrie de la mode a même réussi à transformer sa clientèle en panneau publicitaire, avec des collections over-brandées et logotées version XXL. On vit dans un monde saturé d’images, où même les artistes essayent de s’imposer en créant des logos-signatures, imitant à des fins promotionnelles les codes des géants du commerce.
Je me suis posé la question de ma responsabilité : en développant un style et en essayant de le diffuser. D’une certaine manière je participe aussi à cette surcharge visuelle.
Pourquoi reproduire les logos des marques ?
Cette série est une réflexion sur le rapport entre désir et domination, mais aussi de façon plus globale, sur la définition de la liberté.
En la réalisant, j’ai eu l’illusion une seconde de pouvoir choisir où et quand le message des géants s’imposait à moi. C’est en quelque sorte une façon de reprendre un peu les commandes.
Et puis, au-delà du blabla, c’est comme si je remontais le temps et que je lâchais la bête de virgule en bas de l’immeuble, l’expérience et la technique en plus. Et ça c’est bon aussi !
Mygalo en action :