Le futur est dans les bombes sans solvants, aucun doute là-dessus, et à ce jeu là Montana Colors mène la danse avec sa fameuse MTN Water Based. Une bombe qui s’adresse clairement aux artistes et au monde des beaux-arts, pour travailler tranquillement en atelier sans s’intoxiquer.
Pourtant dans les métropoles et contre toute attente, les activistes du graffiti sur métro semblent bel et bien s’être emparés eux aussi de l’outil, pour un usage autrement plus radical. Tout récemment les TSK nous ont envoyé cette petite séquence d’action tournée à Kiev. Après tout, eux aussi travaillent en atelier, même s’il est d’un tout autre genre… On leur a posé quelques questions.
Pourquoi le métro de Kiev est-il si difficile à peindre ?
C’est une version miniature de celui de Moscou, avec seulement quelques hangars pour peindre, une poignée de plan backjumps et quelques rames garées en tunnels. Les tunnels sont très difficiles d’accès pour peindre, et les backjumps se font en trois quatre minutes maximum, avec les flics derrière sur le quai. La police s’occupe directement de la protection du système, accompagnée de gardes. Les hangars ne sont pas très grands, et sont strictement protégés par des caméras, des barrières et aussi parfois par des capteurs, mais pas dans celui qu’on a tapé. Il y avait quand même la police à l’intérieur, donc il s’agissait d’être extrêmement discrets.
Les locaux peignent-il le métro ? Est-ce que ça tourne ?
Une partie du système se situe en extérieur, car la ville est divisée en deux pas le fleuve Dnipro. C’est vraiment un plaisir de voir les métros traverser la rivière sur de longs et vieux ponts en acier. Mais très peu de locaux s’y attaquent, les mecs qui nous ont aidé sur cette mission, Moma FYL, Keyo, Cors DNRS et D.Huls AIC sont quasiment les seuls à s’y risquer. Les métros peints ne roulent que quelques heures lorsqu’ils sont tapés en tunnel ou en backjump, et jamais lorsqu’ils sont peints dans les hangars.
Quels sont les risques si on se fait chopper ?
On connaissait avant le Far West, la-bas c’est plutôt le Far East, un monde de fou où tout devient possible…
C’est facile de peindre à la Water Based ?
C’est un peu différent, au début c’est comme de tester une nouvelle marque : la pression, le temps de séchage, les caps, tout est un peu différent et il faut un petit temps d’adaptation. Puis à l’usage, ça devient rapidement aussi confortable qu’une 94, peut-être même plus rapide, avec l’odeur en moins. Après c’est pas le même budget, même s’il est vrai qu’avec ces bombes de 300ml, tu remplis finalement autant qu’avec une 400ml normale. Ca reste un choix à faire en fonction des impératifs dictés par la mission du moment. C’était en tout cas un gros plus à Kiev !