Cekios a beau être blindé niveau expérience, quand il peint un métro il lui arrive tout de même de devoir partir avant la fin du film. Au lieu de couper ses fails au montage il a décidé d’en faire une compile.
Spoiler : ça se termine bien. Pour les plus sadiques, vous pouvez vous rabattre sur les bestof de gamelles en skate.
Evidemment, dans ses sessions habituelles on est loin du bêtisier, le mec est rôdé, et les panels comme les whole cars s’enchaînent allègrement et ne rentrent pas qu’à moitié, surtout dans sa nouvelle ville d’adoption, Berlin. On lui a demandé s’il s’y plaisait.
Tu es australien, pourquoi avoir déménagé à Berlin ?
J’ai toujours gardé dans un coin de tête l’idée de venir vivre en Europe. J’ai fini par me dire que c’était maintenant ou jamais. Vingt-quatre heures de voyage et pas vraiment de projet mais me voila, trois ans plus tard, toujours à Berlin.
Australie, Allemagne, quelle différence pour peindre du roulant ?
C’est plus simple de peindre à Berlin qu’en Australie. Le système est bien plus grand ce qui implique plus de spots à peindre et moins de sécu. Ceci étant dit il faut aussi compter sur le fait qu’il y a beaucoup plus de writers locaux et de passage. L’Australie traite le graff comme un crime sérieux, à Berlin c’est environ 800€ l’amende et tu repars. Contrairement à l’Australie, à Berlin beaucoup plus d’oldtimers continuent le graffiti illégal.
Et au niveau du style, des similarités ?
J’ai envie de dire oui, surtout maintenant qu’Insta est devenu la principale source d’inspiration. L’apprentissage se fait désormais de manière globale et je pense que cela fait vraiment évoluer le graff.
Comment ta crise cardiaque à 19 ans a-t-elle changé ton quotidien ?
Cela a définitivement changé la voie sur laquelle j’étais engagé. Je jouais au foot à haut niveau en Australie et j’étais apprenti en plomberie. Mon père est d’ailleurs mort d’un arrêt cardiaque (rien à voir avec ce dont je souffre) trois mois avant mon incident. Ma vie a été changée du tout au tout. Je pense que c’est la raison pour laquelle j’ai commencé à me focaliser plus sur mes graffs et mon art. J’ai dû prendre une année sabbatique, j’avais besoin de canaliser mon énergie. Que pouvais-je faire pour garder un esprit sain ? Je regardais des tutos en ligne de graffiti, mais aussi des photos de writers du monde entier – tout en dessinant à mort.
Aujourd’hui j’ai toujours quelques contraintes comme devoir prendre des médocs tous les jours, et ne surtout pas toucher à des drogues, quelles qu’elles soient.
Qu’est-ce qui te pousse à continuer à pratiquer ce que tu aimes ?
Ça m’amuse ! A la maison j’écoute de la musique et je dessine. D’autres writers sont également une source d’inspiration mais je vais utiliser tout ce qui est en rapport avec l’art en général pour m’inspirer.
Penses-tu qu’à un moment tu devras choisir entre ta passion et ta santé ?
J’y ai pensé. Il va bien falloir que j’arrête le graff illégal un jour. Peut-être amorcer une transition vers les murs. Je ne me vois pas par contre arrêter les dessins et les toiles de sitôt.
Quelle est ta mentalité actuelle ?
Vis les trucs à fond. Essaye tout et partout.
Interview : MTN World