Tragique nouvelle le 18 Juin 2018 à Londres : les corps de trois personnes ont été retrouvés le long des voies ferrées, dans le sud-ouest de la capitale anglaise… Tout autour, leurs bombes de peinture.
L’enquête en cours révèle que les trois jeunes graffeurs, Kbag, Lover et Trip se sont fait percuter par un train durant la nuit.
Un accident immédiatement relayé par les médias qui a tout de suite engendré un flot de commentaires sordides sur les réseaux sociaux. On vous laisse apprécier la réaction cynique sur Twitter de Brian Cooke, membre du parti conservateur anglais :
Pourquoi la BBC considère-t-elle ces gens comme des artistes ? Ce n’est rien d’autre que de la racaille, des criminels qui coutent des millions d’euros aux chemins de fers, c’est à cause d’eux que les prix des billets sont élevés.
– Brian Cooke
Bref, un gros porc de plus.
Retour sur les faits. Lundi matin, un conducteur de train aperçoit les corps de trois hommes âgés d’une vingtaine d’année entre les gares de Brixton et de Loughborough Junction et avertit immédiatement la police des transports. Arrivé sur place, un porte-parole de la British Transit Police annonce rechercher le train qui a heurté ces trois personnes, l’heure de l’accident n’étant pas encore formellement établie. Des sources proches de l’entreprise ferroviaire déclarent au Guardian que l’incident se serait produit vers 5 heures du matin, avant le début du trafic des trains de passagers.
Sur cette portion de voie ferrée n’offrant aucun abri, un fret circulant à vive allure pendant la nuit a pu les percuter. Le surintendant Matthew Allingham a annoncé que les trois hommes avaient été déclarés morts sur les lieux.
Notre enquête se concentre sur les raisons pour lesquelles ces personnes sont venues sur les voies dans les premières heures de la matinée.
– Matthew Allingham
Des images prises en hélicoptère ont montré des policiers, des enquêteurs légistes et des agents des chemins de fer qui chargeaient des sacs mortuaires sur des civières avant midi, peu de temps avant qu’on aperçoive des policiers marchant sur les voies proches de la gare de Brixton.
Depuis 2007, c’est l’accident le plus grave impliquant des graffeurs. Cette année-là, Bradley Chapman alias Ozone et Daniel Elgar alias Wants, poursuivis par la police alors qu’ils peignent dans un dépôt souterrain, sont percutés par un train de banlieue près de Barking, à l’Est de Londres.
Un graffeur connaissant bien cette portion de ligne où les trois hommes sont morts déclare :
C’est une portion de voie ferrée très connue dans le graffiti. Il y a encore quelques-unes des plus vieilles pièces du Sud de Londres. Il y a même des graffs de plusieurs writers aujourd’hui décédés… Beaucoup de peintures sont là depuis vingt ans. Cette voie ferrée mène au centre de Londres, ce qui en fait un spot parfait pour être vu. Les graffeurs savent que les trains de marchandises circulent sur cette voie, ils s’abritent sur les côtés pour les éviter.
Dans cette zone entre Brixton et Loughborough, les voies surélevées sont en ligne droite.
Il y a généralement une partie centrale au milieu de la voie où on peut éviter les problèmes, ils auraient pu se déplacer entre les sections pour s’y abriter.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a déclaré que son bureau était en contact étroit avec la police enquêtant sur l’incident.
My heart goes out to the families of the three people killed at Loughborough Junction station this morning. If you have any information about this incident please contact @BTP by texting 61016 or calling 0800 40 50 40 pic.twitter.com/kYzEbIvMpS
— Mayor of London (@MayorofLondon) 18 juin 2018
Mon cœur se tourne vers les familles des trois personnes tuées à Loughborough Junction.
– Sadiq Khan
Pour rendre hommage à Trip, Lover et Kbag, un compte Instagram regroupe les témoignages des proches, et des photos.
Cette tragédie fait vraiment mal au cœur. Une fois n’est pas coutume, on se permet de rappeler que même si le graffiti reste un jeu pour beaucoup, c’est un jeu dangereux (et accessoirement, illégal). Faites gaffe les jeunes; le meilleur hommage possible, c’est que ça ne se reproduise pas…