Squeezer, Tipp-Ex, craie grasse, cap aiguille, fat cap… Qu’importe l’outil, Reks défonce de tags les rues du Chili, entre Valparaiso et Santiago.
Une vidéo réalisée sur la base de séquences tournées en 2015 vient tout juste d’être postée sur YouTube. Intrigué, et ignorant à peu près tout du street bombing au Chili, on a voulu en savoir un peu plus sur ce tagueur en série dont le style ne passe pas inaperçu… en tout cas il nous a tapé dans l’œil. Magie du monde moderne : la rencontre ne s’est pas faite attendre.
D’où viens-tu ?
Je suis né à Santiago, à quatre ans j’ai déménagé dans le Nord du pays à La Serena, j’ai grandi loin de la capitale. Après avoir vécu à Valparaiso et Curicó, je suis de retour à Santiago depuis six ans.
Quand as-tu commencé à peindre ?
J’ai découvert la peinture en bombe quand j’avais onze ans. Je trainais régulièrement dans le centre ville pour me mêler à la scène hip hop. En 1997, on m’a expliqué ce qu’est un tag et un throwup.
Parle-nous de la scène chilienne
Elle est importante, il y a beaucoup de gens qui peignent illégalement. C’est assez simple de peindre au Chili, en général les gens aiment plutôt ça et puis quand on se fait serrer, il ne se passe pas grand chose. La seule différence qu’il y a entre Valparaiso et Santiago, c’est la localisation géographique. Valparaiso est une ville plus petite, plus relax avec de superbes lieux pour faire la fête. C’est l’endroit rêvé pour échapper au stress de Santiago.
Pourquoi aimes-tu autant faire des tags ?
J’adore faire des tags parce que j’ai grandi dans une ville ou il y a beaucoup de très bons tagueurs. Entre 1999 et 2000 j’ai été frappé par la multitude de styles. Taguer c’est facile à faire en peu de temps, n’importe où, sur n’importe quelle surface, dans la rue, dans les toilettes, sur les camionnettes… Mais je ne suis pas uniquement un tagueur, il m’arrive de faire des throwups, des pièces plus élaborées et parfois des trains. Mais 80% du temps, je ne fais que des tags.
Quels sont tes outils préférés ?
Il y en a plein, j’en change régulièrement. Depuis deux ans, je me focalise sur les caps aiguilles, les squeezers et les craies grasses.
Comment les gens réagissent en te voyant taguer ?
Généralement assez mal, on me hurle régulièrement dessus. Mais j’aime trop ça pour m’arrêter.
Tu procèdes comment ?
Je me balade au hasard la nuit dans mon quartier, je ne fais que des missions solo autour de chez moi.
Quelles sont tes influences ?
Elles changent en permanence. C’est la musique que j’écoute, les gens qui peignent dans ma ville et ailleurs, les pixações.
Comment serait ta vie sans le bombing ?
Je ne sais pas, je ne veux vraiment pas y penser.
Des projets ?
Finir mon cursus universitaire, trouver des outils pour peindre sur de nouvelles surfaces et revenir en Europe rapidement.
En bonus, une session au squeezer :