Depuis plus de dix ans, les NSK se sont fixés une mission : défoncer le métro d’Athènes. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils charbonnent. Déconfinement oblige, on est allé faire un petit tour à Athènes en Grèce, et on en a profité pour les rencontrer ailleurs que dans un podé, histoire de parler un peu.
C’était le moment ou jamais pour en savoir plus sur leurs activités souterraines.
Quand le crew NSK est-il né ?
Le crew est né en 2009 mais ce n’était pas un truc sérieux, juste quelques gosses qui aimaient chiller et taguer dans leur quartier. Les premières années il y a eu beaucoup de recrues, car nous souhaitions avoir une bonne base bien active mais, pour des raisons diverses, ils ne sont pas tous restés dans le crew. Au fil des ans les choses sont devenues plus carrées sous l’influence d’autres writers locaux et des magazines. On a traversé des situations compliquées, le coup le plus dur étant quand nous avons perdu un de nos membres : BTS1. Il est décédé lors d’un accident pendant qu’il peignait le métro d’Athènes, la ligne 1. On a pensé à dix-mille choses après cet incident mais le plus important était de continuer au mieux, avec encore plus d’acharnement et surtout en la mémoire de BTS1. L’équipe compte sept membres en 2020, avec quatre qui sont actifs dans le graff game. Dans la vidéo on peut voir les actions de Adiso, Issue et Dein qui sont NSK mais aussi NR4T.
Quel rôle pensez-vous jouer au sein de la scène du graffiti à Athènes ?
A l’opposé des writers d’aujourd’hui, notre crew ne passe pas son temps à juger le niveau de ses prods, on fait ce qu’on aime et on le fait au mieux en fonction de la situation. Une chose est sûre, on peut dire qu’on est un des groupes les plus actifs de Grèce depuis 2015. Ces dernières années on mise plus sur la qualité que la quantité, comme en témoigne, j’espère, la vidéo qui accompagne cette interview. On tente plus de combinaisons de couleurs et plus de persos, deux choses qui manquent à la scène grecque actuelle.
Question tout à fait innocente (hum !), on voit des bombes MTN Water Based un peu partout dans la vidéo… pourquoi peindre avec une bombe sans solvant ?
Les bombes Water Based jouent leur rôle à Athènes, comme dans toutes les autres scènes de la planète. Sans aucune odeur, elles sont tout simplement plus adaptées pour certaines missions. C’est même une des clés pour faciliter les choses sur les plans compliqués.
Il parait qu’il y a un « vrai » métro et un « faux » métro… Quelle est la différence ?
Il y a beaucoup de confusion autour du métro d’Athènes, et pas grand monde ne comprend la situation au niveau des lignes métro et subway locales. Le réseau de métro est constitué de deux lignes : la 2 (rouge) et la 3 (bleue). On a aussi une ligne de subway, la 1 (verte) qui est majoritairement extérieure et plus accessible. C’est un peu similaire au délire S-Bahn/U-Bahn à Berlin. En ce moment la ligne 1 est entièrement recouverte de graffs, à tel point qu’il est difficile de voir la couleur d’origine des modèles. Les deux autres lignes (2 et 3) constituent un vrai réseau de métro, plus difficile à taper et immédiatement buffé.
Mmh… bon en gros, il y a des lignes plus chaudes que d’autres à taper, quoi ! Ça explique en tout cas les petits dragons et autres gadgets légèrement chronophages aperçus en circu sur la 1. Plus globalement, quelle est la situation dans le métro aujourd’hui, c’est toujours possible de peindre ?
A Athènes ça évolue d’années en années. Il y a pas de certitudes mais il est toujours possible de rentrer quelque chose, ça dépend de ta motivation à pousser le truc.