OK, le jeu de mot est nul. Mais bon, phonétique oblige, quand on entend La Franz on ne pense pas immédiatement à l’Italie. Pourtant, que ce soit sur mur ou sur papier, la graffeuse napolitaine a le vent en poupe.
Ses compatriotes de Grog l’on récemment conviée à une session sketch pour tester la gamme APP à base d’eau. C’était l’occasion de lui poser quelques questions.
Qui es-tu ?
Je suis originaire de Naples, même si j’ai aussi passé pas mal de temps à Rome. C’est par curiosité que je me suis rapprochée du monde du Hip-Hop au début des années 2000. J’ai toujours été intéressée par le dessin et la lettre (enfant je dévorais les catalogues Letraset du studio de mes parents). Le passage au Graffiti s’est donc fait en douceur.
J’ai commencé avec mon surnom Franz et j’ai rajouté l’article “la” pas longtemps après. Je m’étais promis de changer de pseudo et en trouver un plus accrocheur, je ne l’ai jamais fait.
Décris-nous ton style en quelques mots
Des lettrages simples où je travaille le flow et les volumes avec une approche graphique.
Où trouves-tu ton inspiration en dehors du graff ?
J’aime les comics et le design graphique en général. Les formes simples mais impactantes.
Dans quelle mesure l’internet à changé le Graff Game et la scène dans son ensemble ?
Par essence les graffs sont faits pour être vus et le blaze est posé pour toucher le plus grand nombre. L’internet est juste une nouvelle manière d’arriver à cette fin. Mais comme tout est facilement accessible on préfère copier au lieu d’étudier, la portée de l’information étant bien moins confinée qu’avant. Le problème n’est pas l’Internet mais ceux qui ne savent pas comment l’utiliser.
Comment imagines-tu le graffiti dans 20 ans ?
Peut-être plus de contrôle… mais on trouvera un moyen de contourner ça 🙂
En Italie ou en Europe, dans quelle ville la scène graffiti est la plus effervescente ?
Si on parle d’effervescence, je pense à Rome. J’y ai vécu un moment et j’ai été confronté à “l’esprit graffiti” authentique, cela m’a aidé lors de mes voyages pour discerner qui est vrai et qui ne l’est pas. Si je dois combiner cette notion d’énergie avec le style alors je dirais Naples. Que ce soit sur mur ou sur roulant, je pense que c’est aujourd’hui un des rares endroits où on peut voir de grande quantités de productions de qualité. En ce qui concerne l’Europe je n’ai pas encore assez voyagé pour avoir suffisamment de recul mais Berlin m’en met toujours plein la vue.
Penses-tu que le Graffiti, en tant que langage, est compatible avec les galeries d’art ?
Je n’ai rien contre l’évolution vers d’autres canaux tels que les galeries. Mais je pense qu’une fois que c’est présenté dans ces lieux on ne peut plus appeler ça du Graffiti.
Dans ton studio tu es plus marqueur/toile ou stylet/iPad Pro ?
J’ai acheté le combo stylet/iPad mais selon moi le papier, un stylo et le travail à main levée sont irremplaçables.